28 ans de yoga...ma pratique a été plus ou moins régulière, parfois intense, à d'autres périodes plus pointilliste, mais toujours présente, centrale en fait. Je me rends compte en écrivant ces lignes que son début coïncide avec mon entrée dans la vie adulte - une pensée qui ne m'avait encore jamais traversé l'esprit! Ce fut, au départ, un chemin pour dissiper les maux de ventre qui me nouaient l'estomac sans raison médicale identifiable ; c'est au bout du compte, une manière d'apprendre à mieux vivre, en commençant par la base: apprendre à respirer conduit à s'exercer à accorder le corps et de l'esprit, le mouvement et le souffle. Le yoga est pour moi une thérapeutique contre le mal de vivre, ma manière de rechercher l'union des contraires, de trouver une forme d'harmonie et d'équilibre dans mon intranquillité première. J'y suis venue pour guérir, et le yoga reste fondamentalement pour moi une voie de guérison. Soin préventif et curatif, un préalable à tout le reste! Mais aussi et surtout approche globale et interconnectée de l'être, dans toutes ses dimensions - biologique, sensorielle, émotionnelle, affective, intellectuelle, morale, spirituelle. Et pourtant, curieusement, sans m'en cacher, j'en parle assez peu, sans doute par peur de dire des banalités et de tenir un discours qui serait perçu comme tarte à la crème ou du prêt-à-penser sorti tout droit du rayon des techniques de bien-être et de développement personnel. Le yoga n'est pas pour moi l'activité qu'on coince entre une séance de manucure et une virée de courses, et le studio de yoga n'est pas l'équivalent d'une salle de sport. C'est mon kit survie - le yoga m'a sauvée de bien des maladies, m'a aidée à faire naître mes enfants, à préserver ma santé et la leur, à remonter la pente de mes chagrins - et c'est aussi l'apprentissage d'un mode d'être ouvert et libre, sans jugement et aimant, une discipline qui libère et unifie - le psychique et le corporel, l'énergie et la matière. La puissance intégratrice du yoga est sans doute ce qui le rend pour moi si complet et en fait un instrument existentiel irremplaçable, puisqu'il s'applique à toute ma personne et exerce tous les niveaux et aspects de mon être.
"Garde intacte ta faiblesse. Ne cherche pas à acquérir des forces, de celles surtout qui ne sont pas pour toi, qui ne te sont pas destinées, dont la nature te préservait, te préparant à autre chose"
"Inouïes dans le règne animal, les mains, ces instruments d'affection et de douceur, qui mieux que n'importe quoi donnent des caresses.
Aussi les animaux qui acceptent de la laisser faire (la main) ne redeviennent plus eux-mêmes, sauf toutefois les félins qui en temps voulu savent reprendre leur vie aventurière.
(...) Par là, par cette possibilité particulière de caresse, cet être agressif, impatient et calculateur qu'est l'homme a une sorte de prédestination à la douceur et à l'affection...Les enfants si on les laissait faire caresseraient des loups, des panthères. Cette singularité, mal mêlée à leurs autres inclinations, indiquerait pourquoi, malgré de bonnes et parfois très bonnes intentions, les hommes dans l'ensemble sont brouillons et - peuples aussi bien qu'individus - restent des instables à qui on ne peut longtemps se fier.
Dans la main, plus de tendresse que dans le coeur et dans le coeur plus que dans la conduite.
(...)
Mais alors? Si elle est réellement à la base, il faudrait bien y revenir, la traiter à part, sans gymnastique toutefois ni 'Mudras'. Elle n'a été que trop endoctrinée et tournée vers l'utile.
Trouve "ses' gestes, ceux dont elle a envie et qui sont des gestes pour te refaçonner. Danse de la main. Observes-en les effets immédiats et lointains. Capital, surtout si tu ne fus jamais un homme à gestes. C'est cela qui te manquait et non pas ce que vainement tu cherchais au dehors, en études et compilations. Indéfiniment, reviens à la main."
Henri Michaux - Poteaux d'angle
texte des yogas sutra de Patanjali:
file:///Users/annemohsen/Downloads/2013%20les%20sutra%20(1).pdf
https://www.yogaraphael.fr/textes-de-pata%C3%B1jali/
"Garde intacte ta faiblesse. Ne cherche pas à acquérir des forces, de celles surtout qui ne sont pas pour toi, qui ne te sont pas destinées, dont la nature te préservait, te préparant à autre chose"
"Inouïes dans le règne animal, les mains, ces instruments d'affection et de douceur, qui mieux que n'importe quoi donnent des caresses.
Aussi les animaux qui acceptent de la laisser faire (la main) ne redeviennent plus eux-mêmes, sauf toutefois les félins qui en temps voulu savent reprendre leur vie aventurière.
(...) Par là, par cette possibilité particulière de caresse, cet être agressif, impatient et calculateur qu'est l'homme a une sorte de prédestination à la douceur et à l'affection...Les enfants si on les laissait faire caresseraient des loups, des panthères. Cette singularité, mal mêlée à leurs autres inclinations, indiquerait pourquoi, malgré de bonnes et parfois très bonnes intentions, les hommes dans l'ensemble sont brouillons et - peuples aussi bien qu'individus - restent des instables à qui on ne peut longtemps se fier.
Dans la main, plus de tendresse que dans le coeur et dans le coeur plus que dans la conduite.
(...)
Mais alors? Si elle est réellement à la base, il faudrait bien y revenir, la traiter à part, sans gymnastique toutefois ni 'Mudras'. Elle n'a été que trop endoctrinée et tournée vers l'utile.
Trouve "ses' gestes, ceux dont elle a envie et qui sont des gestes pour te refaçonner. Danse de la main. Observes-en les effets immédiats et lointains. Capital, surtout si tu ne fus jamais un homme à gestes. C'est cela qui te manquait et non pas ce que vainement tu cherchais au dehors, en études et compilations. Indéfiniment, reviens à la main."
Henri Michaux - Poteaux d'angle
texte des yogas sutra de Patanjali:
file:///Users/annemohsen/Downloads/2013%20les%20sutra%20(1).pdf
https://www.yogaraphael.fr/textes-de-pata%C3%B1jali/