samedi 11 mai 2013

Et un sourire

La poésie ramène aux profondeurs de l'enfance,  retrouve ce qui était enfoui. Parfois aussi, c'est l'enfance qui me ramène aux poèmes, tel celui-ci de Paul Eluard, mon poète favori quand j'avais quinze ans, et retrouvé dans les cahiers de Yann:

Et un sourire

La nuit n'est jamais complète
Il y a toujours, puisque je le dis,
Puisque je l'affirme,
Au bout du chagrin une fenêtre ouverte,
Une fenêtre éclairée,
Il y a toujours un rêve qui veille,
Désir à combler, faim à satisfaire,
Un coeur généreux,
Une main tendue, une main ouverte,
Des yeux attentifs,
Une vie, la vie à se partager.


Ces vers me rappellent aussi une phrase dite par un psychologue qui m'avait beaucoup frappée et intriguée - "Une personne déprimée ne suscite pas l'amour".  Parole déculpabilisante, lorsqu'on se sent vidé devant l'abîme d'un autre, mais que je trouvais tronquée et plutôt lâche, jusqu'à saisir que sa vérité est en creux: c'est l'amour en oeuvre, visible et palpable dans la joie de vivre d'autres qui la donnent en partage qui peut offrir un rayon de lumière à celui qui est perdu dans son trouble. Admonition aussi à nourrir en soi cette part de rêve qui donne foi.


2 commentaires:

  1. J'aime bien ce poème moi aussi...poètiquement, qu'est-ce que la ou une vérité "en creux"?
    A l'image des vagues, vertes ou bleues, ou grises,crêtes et creux qui se succèdent vite ou plus lentement... m'apparaissent aussi la dépression, l'amour, la vie elle-même

    Avec une brassée de sel et d'air marin...

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  2. j'aime te lire
    bises
    maria

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