Sur un chemin de brouillard, ma vue est embuée de sa glue monotone. Pourquoi suivre une route cérébrale jonchée de pensées d'une telle pesanteur? Les phrases claudiquent et agitent leur gravité d'épouvantail, pour faire le ménage et se protéger un peu. Voyez-vous, ma marche est une fuite sous
la poussée d'un sentiment de faute, irrépressible culpabilité du fond
des âges, limon d'histoire et de non-dits, où s'enlise mon intelligence. Elle m'enfonce dans notre proto-mémoire - individu, famille, nation, humanité
entière, je sens que tout est là.
L'univers du dehors et celui du dedans me pèsent ; je suis, comme chacun, la fine lisière entre ces deux abîmes, membrane sous tension, lieu d'un échange osmotique aussi vital que mystérieux, où je cherche la sagesse, et d'où peut-être provient parfois l'extase.
Ma page d'écriture est ainsi nécessaire, pour me tenir sur le seuil des deux mondes, au point de frottement de leurs vibrations qui s'accordent et se désaccordent sans cesse. Les trous qui me percent sur cette frontière mentale, dans cette joute existentielle, se font mots, sons, comme gage tangible de la conscience sans laquelle nous ne sommes plus rien.
Le petit matin fait le décompte des terreurs nocturnes
Le dormeur a lutté avec les démons ancestraux et tremblé que le grand temple ne s'effondre à nouveau
Il y aura tant de morts sous les décombres
Je vois en songe les éboulis d'un gratte-ciel soviétique planté sur Manhattan, les flèches cassées de roses des vents inutiles, la poussière funéraire collée à la peau et flottant entre les ruines.
Comment empêcher la destruction et le ravage, refermer les portes de l'enfer?
Voyez l'atrocité commise ailleurs, l'indicible abomination - les yeux de l'humanité entière n'ont pas assez de larmes pour laver la honte des horreurs. Jamais plus, vous disiez? Le spectre effroyable d'une violence absolue, d'une volonté de pouvoir implacable, d'une logique broyeuse d'humanité a ressurgi à nouveau - pleurez au moins, hommes violents, rasez vos têtes - comment pourrons-nous conjurer la puissance négative de tant de souffrances infligées et subies?
La vigilance habite celui qui se réveille et ne quittera plus son esprit aux aguets,
Il attend la prochaine catastrophe née de la furie des hommes ou de leur incurie
Au temps de la vulnérabilité de masse
J'ai peur du travail de la peur en nous
L'univers du dehors et celui du dedans me pèsent ; je suis, comme chacun, la fine lisière entre ces deux abîmes, membrane sous tension, lieu d'un échange osmotique aussi vital que mystérieux, où je cherche la sagesse, et d'où peut-être provient parfois l'extase.
Ma page d'écriture est ainsi nécessaire, pour me tenir sur le seuil des deux mondes, au point de frottement de leurs vibrations qui s'accordent et se désaccordent sans cesse. Les trous qui me percent sur cette frontière mentale, dans cette joute existentielle, se font mots, sons, comme gage tangible de la conscience sans laquelle nous ne sommes plus rien.
Le petit matin fait le décompte des terreurs nocturnes
Le dormeur a lutté avec les démons ancestraux et tremblé que le grand temple ne s'effondre à nouveau
Il y aura tant de morts sous les décombres
Je vois en songe les éboulis d'un gratte-ciel soviétique planté sur Manhattan, les flèches cassées de roses des vents inutiles, la poussière funéraire collée à la peau et flottant entre les ruines.
Comment empêcher la destruction et le ravage, refermer les portes de l'enfer?
Voyez l'atrocité commise ailleurs, l'indicible abomination - les yeux de l'humanité entière n'ont pas assez de larmes pour laver la honte des horreurs. Jamais plus, vous disiez? Le spectre effroyable d'une violence absolue, d'une volonté de pouvoir implacable, d'une logique broyeuse d'humanité a ressurgi à nouveau - pleurez au moins, hommes violents, rasez vos têtes - comment pourrons-nous conjurer la puissance négative de tant de souffrances infligées et subies?
La vigilance habite celui qui se réveille et ne quittera plus son esprit aux aguets,
Il attend la prochaine catastrophe née de la furie des hommes ou de leur incurie
Au temps de la vulnérabilité de masse
J'ai peur du travail de la peur en nous
J'ausculte les volontés éreintées dans les visages sombres
Mais au détour des rues monte l'odeur des feuilles mouillées après la pluie
Mais au détour des rues monte l'odeur des feuilles mouillées après la pluie
La senteur de la terre détrempée par les eaux
L'air tiède érode les dagues sonores de la ville
L'air tiède érode les dagues sonores de la ville
La ville dans son habit de béton ne résiste pas
Les murs se drapent du parfum d'un champignon d'automne
A cela je n'ai pas renoncé
Aux souvenirs enchantés de l'enfance
Les murs se drapent du parfum d'un champignon d'automne
A cela je n'ai pas renoncé
Aux souvenirs enchantés de l'enfance
A la bienveillance naturelle
A la mémoire éparse de promenades dans les bois, en chasse de girolles
Je me rappelle l'aube humide montant du parc à travers les persiennes
L'imprégnation des arbres et l'amour pour ces êtres végétaux,
Leur présence forte et tranquille,
Nos compagnons silencieux dans leur grâce presqu'immobile.
A la mémoire éparse de promenades dans les bois, en chasse de girolles
Je me rappelle l'aube humide montant du parc à travers les persiennes
L'imprégnation des arbres et l'amour pour ces êtres végétaux,
Leur présence forte et tranquille,
Nos compagnons silencieux dans leur grâce presqu'immobile.
La mère ne doit pas être dévorée pour continuer à nourrir
L'enfant a toujours faim
Dans la nuit
Je suis là pour faire pièce à l'angoisse
Une poitrine chaude offerte pour triompher du froid
Trouver le point d'équilibre qui protège le vivant
Je suis là pour faire pièce à l'angoisse
Une poitrine chaude offerte pour triompher du froid
Trouver le point d'équilibre qui protège le vivant
Entre don et régénération
Là où ce n'est pas vie contre vie mais vie pour vie
Un long balancement
Jusqu'au soir de l'épuisement ultime
Et s'il y a eu oeuvre
La nourriture ne demeure-t-elle pas?
L'éphémère tourné en levain
Non plus soi mais l'oeuvre agissante au-delà
Un long balancement
Jusqu'au soir de l'épuisement ultime
Et s'il y a eu oeuvre
La nourriture ne demeure-t-elle pas?
L'éphémère tourné en levain
Non plus soi mais l'oeuvre agissante au-delà
Temporalité personnelle tellement condensée et vécue qu’elle en dissout ses
bornes
Le chagrin est une pierre au centre du corps, le diffuseur d'un poison qui refroidit et décolore le monde
Comment soigner la douleur irrémédiable d'avoir perdu la connexion profonde sans laquelle je ne puis ni penser ni sentir
Je cherche une nouvelle voie, un accès,
La tristesse emmure le désir
C'est un donjon temporaire qui protège du pire, un simple ralentissement et une protection de l'être
Je vous parle de ce lieu mutique à l'intime de soi, une tour d'où je vois l'ample tapisserie des souffrances humaines, en sus de ma tristesse, la mienne, issue de l'abandon,
Ne pas être triste serait être fausse, mais je voudrais que l'empathie n'engloutisse pas l'élan dans le désespoir
Je suis dans la désolation, la solitude,
Calice amer d'injustices inconscientes, pourquoi mon âme s'est-elle ainsi dévoyée, comment suis-je parvenue à un tel fourvoiement?
La pureté lumineuse du froid
aiguise les esprits sous les chapeaux de laine
Les tessons de glace crissent sous les bottes des passants
Les poings serrés sous les galuches de givre, je suis livrée à mon combat avec le sort
O douleur blanche qui annihile, j'interroge l'infini des questions
Seule dans l'apnée de ma mémoire
Tu ne viendras pas, je le sais, mais qui d'autre?
Etrange nuit que celle que nous explorons ensemble
Chasseurs d'un désir qui nous a désertés à l'envers de l'horizon
Les nuages dans tes yeux m'attendrissent
Je traque un feu absent
La cendre est douce et légère
Un tas tranquille au fond de l'âtre vide
Jusqu'au prochain coup de vent
Les tessons de glace crissent sous les bottes des passants
Les poings serrés sous les galuches de givre, je suis livrée à mon combat avec le sort
O douleur blanche qui annihile, j'interroge l'infini des questions
Seule dans l'apnée de ma mémoire
Tu ne viendras pas, je le sais, mais qui d'autre?
Etrange nuit que celle que nous explorons ensemble
Chasseurs d'un désir qui nous a désertés à l'envers de l'horizon
Les nuages dans tes yeux m'attendrissent
Je traque un feu absent
La cendre est douce et légère
Un tas tranquille au fond de l'âtre vide
Jusqu'au prochain coup de vent
Ataraxie de l'être convalescent
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