dimanche 6 janvier 2013

Pourquoi j'aime Oprah Winfrey (et l'Amérique)

Au fil des ans, j'ai fini par succomber au charme d'Oprah, qui, je dois l'avouer, représente pour moi la quintessence du rêve américain, et deux qualités qui m'apparaissent de plus en plus comme clé: la résilience et la joie de vivre. Vous vous rappelez peut-être de la couleur pourpre, un film de Steven Spielberg sorti en 1985 et une adaptation du roman du même titre d'Alice Walker, dans lequel Oprah jouait au côté de Whoopi Goldberg. Au delà de sa réussite exceptionnelle qui tient du conte de fée  - pauvre enfant maltraitée du Mississipi devenue la première et peut être la seule milliardaire africaine américaine, ce qui me fascine le plus c'est la culture populaire dont elle est à la fois le symbole et la source. Elle a une capacité extraordinaire à transcender les catégories sociales et  à s'adresser aux femmes, toutes origines confondues, pour offrir ce qu'il y a de meilleur en Amérique: une énergie positive inépuisable, la foi en la possibilité pour chacun de se réinventer chaque jour. C'est l'anti-snob, qui met à la portée de tous la littérature - pour sûr les livres qu'elle recommande ne sont pas les plus ardus, mais ils tiennent la route, et portent sur des sujets de fond. Bref, j'admire en elle sa simplicité, qui est une forme de courage.

J'ai aussi encore beaucoup à apprendre sur l'histoire des Etats-Unis, et sur la question raciale qui, en dépit de l'élection d'Obama, reste une réalité sociologique troublante dans ce pays fascinant. L'école l'aborde de diverses facons - c'est notamment au programme d'anglais de 5ème ici. En parcourant la liste de lecture de Nour, j'ai trouvé deux classiques  "A raisin in the sun" de Loraine Hansberry (une pièce de théâtre également adaptée au cinéma) et le très beau "To kill a mockingbird" de Harper Lee (aussi tourné en film). Ont alors ressurgi de vieux souvenirs de lecture d'enfance, "Black boy" de Richard Wright et "Uncle Tom's cabin" de Hariet Beecher Stowe, qui m'avaient fortement émue par la brusque découverte de l'esclavage et de l'avilissement- les lecons d'histoire sur l'horreur des camps de concentration nazis sont venus ensuite-  ou lectures d'adolescence comme celle de la très populaire  saga "Roots" d'Alex Haley (Racines en francais), dévorée un été chez Bonpa et Bonnemame à Arthel. Et je me dis qu'il ne serait pas inutile d'aller voir de plus près ce que sont les "Twelve tribes of Hattie" de Ayana Mathis, dont Oprah justement chante les louanges, ou "The warmth of other suns" d'Isabel Wilkerson, dont la presse avait parlé l'an dernier. Plus sérieusement, je pourrais me replonger dans "beloved" de Toni Morrison, et lire son livre le plus récent, "Home", que le New York Times donne envie de découvrir (http://www.nytimes.com/2012/05/20/books/review/home-a-novel-by-toni-morrison.html?pagewanted=all). Enfin, pour me ressourcer alors que je considère l'abysse du Proche-Orient et notre impuissance collective à apporter des solutions, il suffit tout simplement, sans fausse naiveté, de relire Martin Luther King Jr, auquel les Etats-Unis dédient chaque année le 3ème lundi de janvier et que Joëlle a tellement raison d'aimer...




"I accept this award today with an abiding faith in America and an audacious faith in the future of mankind. I refuse to accept despair as the final response to the ambiguities of history. I refuse to accept the idea that the "isness" of man's present nature makes him morally incapable of reaching up for the eternal "oughtness" that forever confronts him. I refuse to accept the idea that man is mere flotsom and jetsom in the river of life, unable to influence the unfolding events which surround him. I refuse to accept the view that mankind is so tragically bound to the starless midnight of racism and war that the bright daybreak of peace and brotherhood can never become a reality.
I refuse to accept the cynical notion that nation after nation must spiral down a militaristic stairway into the hell of thermonuclear destruction. I believe that unarmed truth and unconditional love will have the final word in reality. This is why right temporarily defeated is stronger than evil triumphant. I believe that even amid today's mortar bursts and whining bullets, there is still hope for a brighter tomorrow. I believe that wounded justice, lying prostrate on the blood-flowing streets of our nations, can be lifted from this dust of shame to reign supreme among the children of men. I have the audacity to believe that peoples everywhere can have three meals a day for their bodies, education and culture for their minds, and dignity, equality and freedom for their spirits." Martin Luther King Jr, Nobel Prize acceptance speech.
http://www.nobelprize.org/nobel_prizes/peace/laureates/1964/king-acceptance_en.html
http://mlkday.gov/index.php

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